​Mise en scène et volontés artistiques

Je conçois la composition de ce projet en plusieurs strates, dont les éléments suivants en constituent le lexique :
La scénographie ancrée dans le réel. L’espace public.
L’appartement conjugal, le seuil à franchir.
Ses fenêtres. La vie derrière, devinée ou ignorée.
La rue. L’écrin du quotidien. L’axe qui sépare le passé et les possibles à venir.
La perspective de fuir.

Le temps de la narration, qui ne sera pas celui du danger.
C’est la possibilité du départ, l’ouverture à saisir pour le personnage.
Nous sommes au moment de la décision à prendre.
Du jaillissement des souvenirs, des détails, des premières bribes de sens.
Nous sommes dans le récit disruptif lié au trauma.

La parole, qui émerge, adressée au public. Le besoin de dire pour admettre.
Et puis la voix tue, en voix off. Le secret. Qui voudrait sortir.

Muré par la honte.
Les mouvements intérieurs. L’appel à l’aide qui peine à sortir.
La parole somatique, qui prend le relais par le mouvement.
Son corps de femme, qui exprime comme il peut le tumulte qui la déchire.
Qui témoigne des sensations ancrées à jamais.

L’hypothèse d’une vidéo, qui apparaîtrait sur le parcours pour en dévier la trajectoire.
Petit film qui hante le personnage, qui revient, sur l’indicible des violences sexuelles,
montrant des corps féminins qui se dissolvent.
Une vidéo chorégraphique qui s’incorporerait au paysage.

La déambulation. La marche. L’avancée individuelle et collective.
Qui s’imprime dans nos corps au fil des pas.
Qui se mesure à la réalité, financière, sociale, judiciaire.
L’acte qui l’éloigne de lui et la rapproche de nous.

Le public. Cent personnes idéalement, chiffre symbolique, pourcentage.
Les témoins du témoignage. Le regard qui soutient, ou qui juge. Qui reçoit.
L’autre avec qui renouer. Qui permet de se reconnaître et d’exister.

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